Laurent Vaglica est un nom qui résonne avec force dans l’univers du para snowboard français. L’athlète, qui a découvert la discipline en 2019, possède déjà un palmarès bien garni, avec en point d’orgue une participation aux Jeux Paralympiques de Pékin 2022.
Prenant vie près des contreforts d’Aix-en-Provence, ce sportif d’exception se distingue non seulement par ses prouesses sur les pistes enneigées mais aussi par son parcours inspirant. Aujourd’hui, nous levons le voile sur l’homme derrière les médailles, fièrement sponsorisé par Aqsio, pour découvrir le portrait d’un véritable champion.
Bonjour Laurent Vaglica, peux-tu te présenter ?
J’ai 30 ans, j’habite tout près d’Aix-en-Provence et je fais partie de l’équipe de France de snowboard, engagé dans les catégories boardercross et slalom. Anciennement, j’étais gymnaste de haut niveau, mais j’ai eu un accident de moto en 2015 et j’ai perdu le pied gauche. Je porte une prothèse tibiale.
Peux-tu nous dire comment est née ta passion pour le sport ?
J’ai commencé le sport très tôt. Alors que je n’étais qu’un enfant, je suis tombé sur la prestation d’un gymnaste à la télévision et j’ai dit à mes parents : “Maman, Papa, je veux faire ça !”. Tout a donc démarré comme ça. J’ai ensuite mangé de la gym de mes 6 ans à mes 22 ans, jusqu’à faire plus de 20 heures d’entrainement par semaine ! À cette époque, je concourrais en compétitions nationales et européennes.
Comment as-tu découvert le snowboard ?
En parallèle de la gymnastique, je me suis inscrit à la fac de sport et obtenu une licence en préparation physique, générale et sportive. Mon objectif était d’intégrer l’armée de l’air en tant qu’officier préparateur physique. Malheureusement, un mois après l’obtention de mon diplôme, j’ai eu un accident de moto.
Après quelques années de convalescence, j’ai décidé de me reconvertir, car j’avais comme projet de reprendre le sport en compétition. Mais avec la prothèse, c’était difficile de s’appareiller. C’est en rencontrant Jean Minier, le Directeur des Sports du CPSF (Comité Paralympique et Sportif Français) que j’ai pu entrer en relation avec la fédé de snow, faire des tests pour finalement être sélectionné en équipe de snowboard.
En handisport, y a-t-il un accompagnement particulier ?
Mon quotidien diffère très peu des sportifs “valides”. En dehors de la saison des neiges, je m’entraine au CREPS tous les matins de la semaine, de 9h à midi. Et l’après-midi, j’entraine d’autres sportifs en préparation physique. Lorsque la saison des sports d’hiver démarre, mon entrainement se partage entre Aix, où j’y suis les lundis, mardis et mercredis. Et Serre-Chevalier pour les jours restants, où un appartement m’est alloué.
Il y a également les stages en collectif avec l’équipe de France et puis les compétitions bien entendu. Toute l’année, je côtoie des champions et des championnes : une boxeuse n°1 de sa catégorie en France, le n°8 mondial en squash, et en ce moment Arthur, multiple médaillé paralympique… Nous sommes des sportifs comme les autres !
Comment l’entraînement diffère-t-il en fonction de la saison ?
C’est en effet le “rush” en hiver, lorsqu’on est au cœur de la saison des compétitions, de fin novembre à avril. Mais c’est un peu plus light le reste de l’année. Lorsque la saison touristique est terminée, on continue à s’entrainer sur la neige sur un rythme de 10 à 15 jours par mois, sauf en juillet et en août. On va sur les glaciers et les neiges éternelles en France, aux 2 Alpes et à Tignes par exemple, mais aussi en Suisse, en Autriche et en Italie.
C’est une période particulière, car nous devons partir nous entrainer très tôt le matin, avant le lever du soleil et avec des températures négatives, et nous devons nous arrêter vers midi parce que la neige est à ce moment-là trop dégradée. Donc en repartant, on croise les touristes estivaux en short et t-shirt tandis que nous portons pantalons de ski, gants et matériel. Ça donne un contraste très sympa !
Comment se déroule le coaching et le suivi médical ?
En termes de suivi médical, tout est encadré par la fédé et comprend un contrôle médical complet réalisé chaque année : dentiste, ophtalmo, électrocardiogrammes, etc. Et je bénéficie du soutien d’un coach national, celui de l’équipe de France, qui oriente les entraînements à mes besoins avec un préparateur physique. Mais j’ai également un coach à Serre-Chevalier, celui de mon club. Les deux sont en lien et échangent régulièrement. La nature de mon handicap ne nécessite pas de suivi médical particulier.
Quelle est ton actu sportive ?
J’ai connu quelques contre-performances la saison dernière, avec notamment une chute qui m’a fracturé l’épaule. J’ai subi une opération et la Fédération m’a dégradé en tant que partenaire d’entrainement. Donc cette saison, l’objectif est de faire un maximum de compétitions, obtenir de bons résultats et rentrer dans le classement pour réintégrer officiellement l’équipe de France. À termes, se préparer pour avoir le niveau et une sélection pour les jeux d’hiver paralympique de Milan en 2026.
Comment est né le partenariat avec AQSIO et quel est leur rôle ?
Je connais Boris et Clément, les fondateurs, depuis que j’ai 18 ans, ce sont des amis très proches. Nous nous voyons toutes les semaines, notamment lors de parties endiablées de padel, qui donnent parfois lieu à quelques cassages de raquettes ! Pour l’anecdote, je leur ai donné quelques coups de main pour faire du bricolage dans leurs anciens et nouveaux locaux. De la même manière qu’ils sont très aidants et compatissants dans le cadre professionnel, ils n’ont pas hésité une seconde lorsqu’il a fallu m’apporter une aide financière.
Le fait d’avoir été rétrogradé a en effet eu des conséquences financières : je dois payer de ma poche les stages, les déplacements, les frais de coach, l’entretien du matériel… J’étais bloqué et sans l’aide d’AQSIO, je n’aurais pas eu les fonds pour financer cette saison et aller chercher ma sélection pour 2026. C’est un indice d’amitié très intense entre nous. Car même si le sponsoring leur apporte une visibilité bienvenue, il s’agit avant tout d’une histoire d’amitié.
Laurent Vaglica, avec son parcours et son esprit combatif, incarne l’excellence dans l’adversité et la passion pour le sport. Sa collaboration avec Aqsio révèle l’importance des liens solides et du soutien dans la poursuite de la grandeur. En route vers de nouveaux sommets et avec les Jeux Paralympiques d’hiver de 2026 en ligne de mire, Laurent continue de tracer une voie inspirante pour tous, rappelant à chacun de nous que la résilience et l’ambition sont les véritables moteurs du succès.